PRODUCTION AU RALENTI : TANT DE CHANGEMENTS, POUR SI PEU DE PIECES…



Contexte

Lors de nos visites terrains, nous rencontrons de nombreux salariés : du Compagnon à l’Ingénieur en passant par les différentes strates hiérarchiques.

Nous avons remarqué que de nombreux ateliers sont quasiment à l’arrêt faute de pièces à fabriquer, à assembler ou à intégrer.

Si les managers concernés sont conscients de la situation, les Compagnons touchés commencent à trouver le temps long.

Pourquoi une telle situation ??

Nous ne cessons de le dire depuis 6 ans : notre entreprise a besoin de stabilité.

Mais la crise sanitaire et les choix d’AGS ont clairement fragilisé le fonctionnement de notre entreprise :

  • 3 réorganisations majeures (Agile, Ambition et Shift) soit 1 réorganisation en moyenne tous les deux ans…
  • Emploi de nouveaux outils informatiques, avec un manque de formations associées mettant de ce fait les salariés concernés en grande difficulté,
  • Spécialisation de certains métiers dits de « support » empêchant selon nous une vision globale nécessaire au Développement : qui fait quoi et comment ?
  • Mise en place d’indicateurs issus du monde automobile ou aéronautique, non pertinents en l’état car nos flux de production sont loin, même très loin, des cadences de ces milieux.
  • Mise en place du MPR2 sans prise en compte des spécificités de certains métiers et produits, rigidifiant encore plus notre système de production.

Résultats : l’entreprise a perdu de vue certaines pièces, d’autres sont arrivées avec des manquements aux règles sociétés et aéronautiques (perte de traçabilité par exemple) mettant sous pression l’ensemble des activités « Supply Chain » et ses salariés.

La position de votre syndicat FO

Tout d’abord une entreprise ne se gère pas qu’avec des indicateurs. À titre d’exemple, le secteur Achats affiche un taux de livraison « on time » de 96%... Qui peut penser que cet indicateur reflète réellement la performance « supply chain » ?

La définition de cet indicateur n’est pas pertinente puisque dans les processus imposés au salariés, on demande de recaler les dates de besoin des pièces aux livraisons possibles/réelles des fournisseurs. Est-ce bien raisonnable ? Comment comparer dans ce cas les dates de besoins initiales face à celles recalées ?

Ensuite, la charge de travail est bien présente, et à la réception des pièces manquantes, nous craignons un changement radical d’organisation de travail avec par exemple la mise en place d’horaires atypiques (heures supplémentaires, équipes, etc…).

Le constat est dur, mais bien réel… il va falloir des mois pour rattraper les retards accumulés. Et notre établissement n’est pas le seul touché par ces problématiques…

à Le comité exécutif d’AGS doit ouvrir les yeux : AGS est sous les projecteurs pour le programme Ariane 6, tout comme sur d’autres sujets, comme sur le militaire, tout aussi important, notre Entreprise n’a pas le droit à l’erreur, notre industrie et nos emplois sont en jeux !

Pour nous, il est temps de renforcer les liens entre les salariés et les organisations : il faut encore plus d’interactions entre les secteurs.

L’intérêt et la motivation des salariés sont toujours intimement liés à la bonne santé et au développement de leur outil de travail. Nous savons aussi que, quelles que soient les circonstances, quelles que soient les stratégies de nos hauts managers, les succès industriels passent systématiquement et de façon incontournable par l’adhésion et l’engagement des salariés.

Pour l’instant, nous ne pouvons que souligner l’attention des managers concernés afin de gérer cette situation au mieux, notamment concernant les risques psycho-sociaux de leurs équipes.



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