La métallurgie se dote d'une convention collective nationale unique



Le patronat de la métallurgie ainsi que trois des quatre syndicats représentatifs du secteur ont signé ce lundi un accord. « Un travail gigantesque » qui « servira d'exemple à d'autres secteurs », a salué la ministre du Travail, Elisabeth Borne.

Six ans, voire huit avec les deux années de travaux préparatoires. Ce lundi, au siège de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), à Paris, se tenait la réunion conclusive d'un travail de très longue haleine achevé en décembre : l'écriture d'une convention collective nationale unique pour l'ensemble du secteur qui emploie près de 1,5 million de salariés.
Jusqu'à présent, en effet, coexistaient un texte national, pour les ingénieurs et les cadres, un autre pour la sidérurgie et 76 accords territoriaux pour les non-cadres, dans un contexte de réduction du nombre de branches . Ces 7.000 pages de texte seront ramenées à 230 à compter du 1er janvier 2024, couvrant un très large champ : une nouvelle grille de classification des emplois et les minima salariaux associés, le temps de travail, avec notamment un nouveau volant d'heures supplémentaires à la main des entreprises ou encore la protection sociale avec une couverture prévoyance étendue aux non-cadres. « Un travail gigantesque » qui « servira d'exemple à d'autres secteurs », a salué la ministre du Travail, Elisabeth Borne.

Pas un long fleuve tranquille

Trois des quatre syndicats représentatifs (CFDT, CFE-CGC et FO), à la représentativité supérieure à 70 %, ont décidé de signer le texte destiné à « préparer l'industrie de demain » selon le président de l'UIMM, Eric Trappier .
La négociation n'a pas été un fleuve tranquille. Parmi les sujets ardus, Stéphane Destugues, le leader de la CFDT-métallurgie, qui participait dans la foulée du paraphe de la convention à un débat avec les autres signataires, a cité le volet temps de travail, Gabriel Artero, le numéro Un de la métallurgie CFE-CGC« la reconnaissance des diplômes » et Frédéric Homez, leur homologue FO, « la prime d'ancienneté ».

Nouvelle phase

« La classification des emplois était pour nous dès le départ le squelette [de la future convention] », a ajouté Hubert Mongon, le délégué général de l'UIMM, soulignant que l'objectif était de ne pas « retravailler le dispositif tous les trois ans ». C'est une des principales innovations de la convention, que la CGT, au contraire d'autres syndicats, juge comme un des « reculs sociaux » du dispositif, selon Frédéric Sanchez, son numéro un.
Mais le syndicat, comme les autres, participera à la nouvelle phase qui s'ouvre. Les territoires ont jusqu'au 30 juin pour négocier des dispositifs complémentaires et les entreprises vont devoir intégrer tous les bouleversements induits, et en particulier la nouvelle grille, au 1er janvier 2024. « Attention, 24 mois c'est très court », ont alerté les signataires.


Source : LES ECHOS