Ariane 6 va pouvoir démarrer ses essais de système



En Allemagne et en Guyane, des avancées importantes sur les derniers points bloquants sur le lanceur et son complexe de lancement vont permettre à ArianeGroup et au CNES d’entamer l’ultime phase du développement d’Ariane 6.

Chez ArianeGroup, à Brême, la sortie d’usine du premier exemplaire du second étage d’Ariane 6 est imminente. Cet ULPM (Upper Liquid Propulsion Module), avec son moteur Vinci, va être transféré vers le centre d’essais du DLR à Lampoldshausen, près de Stuttgart. Là, il sera monté sur le nouveau banc P4.2, qui l’attend depuis février 2019. C’est ici que seront menés les premiers essais de l’étage dans son ensemble, avec son système propulsif cryotechnique, ses deux réservoirs chargés de 31 t d’hydrogène et oxygène liquides, et surtout de son APU (Auxiliary Power Unit). Ce petit bijou technologique, dont la mise au point a fait passer des nuits blanches aux équipes avec son échangeur de chaleur réalisé par fabrication additive, doit assurer la production d’énergie de l’étage. Il fournira aussi la pressurisation des réservoirs et les micro-poussées qui permettront de « tasser les ergols » avant les allumages du moteur Vinci. Un autre point d’achoppement portait sur les bras cryotechniques qui alimenteront cet ULPM sur l’ELA-4 en Guyane. Ceux-ci ne se détacheront qu’une fois le premier étage allumé, pour se dégager avant de risquer la collision avec les accélérateurs P120C. Leur qualification technique chez Groupe ADF à Fos-sur-Mer, près de Marseille, a été acquise à la fin de 2020. Des tests avec des interfaces de lanceur et des systèmes pyrotechniques de déconnexion sont encore en cours, car ils sont plus faciles à mener à Fos qu’en Guyane.

Une fois ces essais accomplis, les bras seront démontés et transportés par bateau au printemps pour être montés sur l’ELA-4 afin d’y subir de nouveaux essais, avec des ergols réels, ce qui était impossible chez ADF. À la fin de ces tests, le système sera pleinement qualifié et disponible pour les essais combinés afin de vérifier les interfaces entre le tout premier lanceur Ariane 6 (modèle d’essai CTM) et les installations de l’ELA-4.

Source : AEROSPATIUM 28/01/21