Plan de relance : les partenaires sociaux avancent leurs propositions



Patronat et syndicats se rendent ce mercredi à Bercy pour parler avec Bruno Le Maire mais aussi Elisabeth Borne et Barbara Pompili du plan de relance que le gouvernement veut finaliser pour la rentrée. Le patronat veut une baisse forte des impôts de production ; les syndicats misent sur l'investissement. 

Après Matignon et le ministère du Travail mardi, les partenaires sociaux prennent le chemin de Bercy ce mercredi pour une réunion avec Bruno Le Maire et Elisabeth Borne ainsi que Barbara Pompili, la nouvelle ministre de la Transition écologique. Au menu : le plan de relance de l'économie que le gouvernement doit finaliser d'ici au conseil des ministres du 24 août. « Au moins 100 milliards » supplémentaires y seront consacrés, a promis Emmanuel Macron le 14 juillet lors de son interview télévisée, évoquant un « plan de relance massif à la fois industriel, écologique, local, culturel et éducatif »

Du côté du patronat, le premier sujet qui vient est celui des impôts de production. « La première fois que le Medef a mis le sujet sur la table, c'est le 26 novembre 2014 », rappelle-t-on avenue Bosquet. Si leur baisse est acquise à hauteur de 10 milliards dès 2021 selon Bercy, reste à déterminer précisément quelle taxe cibler. « Il faut que cela touche les entreprises de toute taille », prévient François Asselin, le président de la CPME. « Donc pas la C3S », comme le projetait initialement Bruno Le Maire , précise l'U2P (artisans et professions libérales). Et entre la CVAE et la CFE, la seconde a sa préférence. L'exécutif planche sur une réduction de CVAE avec compensation pour les collectivités locales.

Hors sujet, pour le secrétaire général de Force ouvrière. « Le plan de relance doit répondre à une autre logique que celle des 460 milliards de mesures de soutien prises pour éviter de plonger, il s'agit là de donner les moyens à l'Etat d'impulser une reconquête industrielle mais aussi sur les services », insiste Yves Veyrier, le secrétaire général de FO. Cette préoccupation est partagée par les autres organisations syndicales tandis que le numéro Un de la CPME veut « favoriser les filières à fort taux de main-d’œuvre » et préconise « des plans d'investissements territoriaux ».

« Traumatisé du CICE »

Citant plusieurs cas de redressements judiciaires d'usines implantées dans des petits bassins d'emplois, le leader de FO insiste sur la nécessité d'une intervention de l'Etat avec le triple enjeu que constituent la souveraineté économique, la nécessité d'enclencher une dynamique industrielle et la dimension écologique via une politique de grands travaux. « Cela fait un bout de temps que la CGT fait des propositions », explique pour sa part Angeline Barth, membre de la direction de la centrale de Philippe Martinez, citant plusieurs projets, de Luxfer à la papeterie 19 Chapelle d'Arblay en passant par la création d'une filière d'imagerie médicale ou encore l'enjeu du développement du fret ferroviaire et celui des circuits courts.

« Je suis un traumatisé du CICE et de ses 20 milliards d'euros versés aux entreprises en pure perte ; il faut aider les entreprises qui en ont besoin, ne pas dilapider l'argent », plaide François Hommeril, le président de la CFE-CGC qui avance deux priorités : éviter les faillites et privilégier les investissements et aider la recherche en conditionnant les aides.

La CFDT, elle, veut « plus qu'un plan de relance, un plan d'investissement au service de la transformation durable de la société ». Se méfiant des « dispositifs en silo qui seraient pris dans l'urgence », Philippe Portier, membre de la direction de la centrale en charge des questions économiques veut plutôt partir de sujets transversaux, citant « la mobilité, l'alimentation, la santé ». Il plaide aussi pour « conditionner les aides publiques à un avis conforme du CSE sur leur utilisation » et « travailler à des plateformes régionales » pour faciliter les circuits courts. 


Source : LES ECHOS