La branche Défense et Espace de l'avionneur européen obtient pour 550 millions d'euros la construction d'un nouveau satellite de télécommunications militaires pour le ministère de la Défense du Royaume-Uni, confirmant ainsi un long partenariat outre-Manche.
Brexit ou non, Airbus Defense and Space, premier groupe spatial outre-Manche, confirme le rôle majeur qu'il joue pour les Armées britanniques. Le ministère britannique de la Défense vient ainsi d'attribuer un contrat de plus de 500 millions de livres (550 millions d'euros) à Airbus pour la construction d'un nouveau satellite militaire, le Skynet 6A, à livrer en 2025. Le montant n'inclut pas que la conception et la fabrication du nouveau satellite, mais aussi ses tests, sa mise en orbite, un grand nombre de développements technologiques et à terre, la modernisation du segment sol, qui pilote actuellement les satellites militaires de la génération précédente - la gamme des Skynet 5.
Pour Airbus, qui avait décroché en 2003 le contrat pour fournir les satellites Skynet 5 de l'armée britannique mais aussi pour les exploiter au cours d'une concession de quinze ans, cette commande confirme le lien étroit noué dans le passé avec les forces britanniques. De 2007 à 2012, Airbus a fourni quatre satellites Skynet 5, dont il assure le service grâce à une extension de son contrat jusqu'à 2022.
Remise en jeu
Pour l'heure, le ministère de la Défense ne commande qu'un satellite nouveau, lequel sera fabriqué en totalité en Grande-Bretagne, y compris pour son intégration qui n'aura pas lieu à Toulouse. Airbus espère toutefois que derrière Skynet 6A, d'autres satellites suivront. Et le groupe se voit conforté dans la compétition que souhaite lancer le ministère de la Défense pour remettre en jeu le contrat de service des satellites après 2022 et ce pour une durée de huit ans. Dans l'immédiat, le contrat vient à point nommé pour Airbus Defence and Space, qui a engagé un plan de restructuration en février dernier, prévoyant la suppression de 2.665 postes , dont 926 en Allemagne, 722 en Espagne, 464 en France et 346 au Royaume-Uni, notamment en raison d'un marché spatial atone pour les satellites de télécommunications traditionnels et de reports de contrats de défense. Outre-manche, les réductions de postes dans le spatial sont assez peu importantes pour ne miser que sur les départs naturels.
L'industrie spatiale choyée
Chacun attend avec impatience le nouveau plan d'investissement du ministère de la Défense britannique, qui doit être présenté dans les semaines à venir. On estime qu'il faudra au moins 7,5 milliards de livres pour la remise à niveau complète de son segment spatial militaire. De quoi nourrir l'industrie spatiale britannique. D'autant que Londres paraît plus déterminé que jamais à miser sur l'aéronautique et sur le spatial pour rester dans la course industrielle. Ce que vient de montrer le gouvernement britannique en mettant 500 millions de livres sur la table pour racheter la constellation de satellites OneWeb . A ce propos, Airbus UK s'est déclaré « impatient de soutenir OneWeb dans leur prochaine phase de croissance au Royaume-Uni ».
Source : LES ECHOS