Plan de relance du spatial : le CNES dévoile enfin sa stratégie



Communications optiques ; satellites de télécommunication flexibles ; virtualisation du segment sol ; terminaux pour les télécommunications par satellite ; et économie de la donnée. Le CNES a ciblé cinq technologies prioritaires dans le cadre du plan France Relance pour venir en soutien au secteur spatial français.

On en sait enfin un peu plus sur ce que le CNES va privilégier en matière spatiale dans le cadre du fameux plan de relance du gouvernement de 100 milliards d'euros baptisé "France Relance". Un plan qui a dégagé une enveloppe financière dans le volet "Compétitivité des entreprises", de 515 millions d'euros, dont 365 millions de crédits nouveaux, pour venir en soutien au secteur spatial français. Cette filière réalise 4,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires et représente 16.000 emplois directs de très haut niveau. Soit "plus de 50 % des ventes de l'industrie spatiale européenne", selon le CNES, toujours présidé par Jean-Yves Le Gall. "Le plan de relance s'adresse à toutes les entreprises du secteur spatial", précise le CNES. (...) Il "s'articule autour de plusieurs dispositifs avec l'ambition de couvrir les besoins de l'ensemble de la filière française, tant en termes de domaines d'activités (lanceurs et systèmes orbitaux, des briques technologiques aux applications en passant par des équipements), de typologie d'entreprises éligibles (startups, PME, ETI, grands groupes) que de diffusion sur le territoire national".

Si le CNES est l'opérateur unique du plan de relance spatial, sa mise en œuvre est toutefois suivie par un comité de pilotage composé de la Direction générale des entreprises (DGE) et la Direction du budget pour le ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance, la Direction générale de l'armement (DGA) pour le ministère des Armées et la Direction générale de la recherche et de l'innovation (DGRI) pour le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Les discussions entre le CNES, la DGE, la DGA, d'un côté, et de 7 l'autre côté, les principaux industriels, ont été engagées depuis cinq mois. "Des projets stratégiques sont déjà sélectionnés, explique-t-on à la Tribune. Il est prévu une éventuelle deuxième vague pour identifier des projets qui n'auraient pas été perçus dans la première phase".

Quelles technologies visées ?

Dans un document dévoilé vendredi, le Centre national d'études spatiales a ciblé cinq technologies prioritaires dans le cadre d'appels à projets collaboratifs : communications optiques ; satellites de télécommunication flexibles ; virtualisation du segment sol ; terminaux pour les télécommunications par satellite ; et économie de la donnée. Les industriels ont jusqu'à début mars (5 mars) ou mi-mars (12 mars) pour répondre aux appels à projets, qui s'adressent à des consortiums. "D'une assiette minimum de 5 millions d'euros avec cofinancement industriel, les projets proposés devront être ambitieux et structurants pour la filière et irriguer l'ensemble de l'écosystème", souligne le CNES. En outre, le CNES a prévu un plan nanosatellites en deux parties. Il a "pour objectif de renforcer et de structurer l'écosystème français des nanosatellites". Ainsi, il est prévu une partie "accélération", qui vise à accompagner la validation en vol d'équipements et charges utiles pour nanosatellites. Ce plan nanosatellites comprend un deuxième volet baptisé "structuration de l'écosystème nanosatellites" (opérateurs de services, utilisateurs potentiels commerciaux, institutionnels et scientifiques...), qui pourra tirer parti des solutions générées par les nanosatellites. Les entreprises ont jusqu'au 19 février pour remettre leurs propositions. Enfin, le CNES a souhaité lancer des appels d'offres thématisés, qui concernent "en priorité les PME et ETI du secteur spatial". "Le CNES lancera des appels d'offres ou passera des contrats en gré à gré afin d'acquérir des technologies d'avenir duales, c'est-à-dire avec des applications civiles et militaires, présentant des risques techniques importants", explique-t-il. Développés par un porteur unique, les projets sélectionnés pourront être financés jusqu'à 100% (commande publique) ou cofinancés. La sélection des entreprises aura lieu lors d'auditions ("pitch days") organisés dans les régions partenaires.

Source : LA TRIBUNE 01/02/21