La France veut pouvoir répondre aux « manœuvres inamicales » dans l'espace



Si elle écarte toute « course aux armements », la ministre des Armées Florence Parly a annoncé que la France se doterait prochainement d'outils lui permettant de répondre aux potentielles attaques spatiales. En attendant, l'armée de l'Air va changer de dénomination.

L'avenir de la planète se joue aussi à plusieurs kilomètres au-dessus de nos têtes, où des « manoeuvres inamicales » peuvent survenir entre pays rivaux. C'est pourquoi l'armée de l'Air française va devenir l'« armée de l'Air et de l'Espace ».

L'annonce a été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, dans le quotidien « La Provence », alors que ce changement de dénomination était dans les tuyaux depuis plusieurs mois. Selon la ministre, il s'agit là de prendre en compte le « passage d'une vision d'un espace « bien commun », au service de la science, à un espace dans lequel les puissances continuent de se disputer la suprématie mondiale ».

Cette dénomination officielle sera accompagnée d'ici le début de l'année prochaine d'un arsenal législatif, a indiqué jeudi son cabinet. « Nous ne sommes en aucun cas engagés dans une course aux armements », ajoute-t-elle, réaffirmant l'attachement de la France à un « usage pacifique de l'espace ». Mais « il est également de ma responsabilité d'être certaine d'avoir parfaitement identifié les menaces auxquelles notre pays est potentiellement confronté ».

Investissements supplémentaires 

En 2017, le « satellite-espion » russe Louch-Olympe avait tenté de s'approcher du satellite militaire franco-italien Athena-Fidus, un incident révélé plus tard par la ministre. « Le constat était que des satellites pouvaient désormais s'approcher des nôtres pour les brouiller ou les endommager, voire les détruire », explique-t-elle.
« Nous disposerons bientôt de petits satellites patrouilleurs qui nous permettront de détecter, caractériser et attribuer à leurs auteurs ce type de manœuvres inamicales », détaille Florence Parly, évoquant aussi une caméra qui permettra aux satellites « de voir à 360 degrés autour d'eux » et pour certains « de lasers de puissance » pour tenir à distance ou éblouir « ceux qui tenteraient de s'approcher trop près ».

Basé à Toulouse, « cœur battant du spatial français », le grand commandement de l'espace comprendra un effectif de 200 personnes au départ, pour atteindre 500 en 2025. Les investissements dans le secteur seront portés de 3,6 milliards d'euros, prévus initialement dans la loi de programmation militaire (2019-2025), à 4,3 milliards. 


Source : LES ECHOS