Plan social chez Airbus : les modalités de négociation se précisent



Les négociations ont débuté entre la direction et les syndicats d’Airbus


 


Quatre mois pour négocier le plus grand plan social de l’histoire d’Airbus depuis Power 8 en 2007.
Le premier round entre les syndicats FO, CFE-CGC et CFTC et la direction de l’avionneur s’est tenu ce lundi. « Nous avons encore trois réunions de négociations : la prochaine se tiendra le 28 juillet, puis le 31 août et une autre est prévue le 7 ou 8 septembre, détaille Jean-Francois Knepper, délégué syndical central FO Airbus, représentant 54 % du périmètre concerné par le plan. De là où on part, on a des marges de manœuvre et on a de quoi faire ! »
Et de détailler la méthode employée : « On va prendre un à un tous les dispositifs qui pourraient permettre de réduire le nombre d’emplois supprimés et surtout d’arriver au fait qu’on n’ait pas de licenciement sec. C’est notre objectif et je pense qu’on dispose de tous les éléments pour y arriver. » Airbus souhaite que l’accord soit mis en œuvre entre l’automne 2020 et l’été 2021. Le groupe s’engage à « limiter l’impact de ce plan », sans exclure totalement des départs contraints, en extrême recours, à ce stade.

Montant des primes et mobilité interne

Parmi les leviers actionnables, les syndicats et la direction négocient les conditions de retraites anticipées et les départs volontaires de salariés voulant créer leur entreprise ou changer de métier. Tout l’enjeu est le montant des primes. Autres sujets sur la table : la négociation d’un accord sur le chômage de longue durée, ainsi que la durée du plan. Les syndicats voudraient la rallonger pour passer de 24 à 36 mois, afin d’en lisser les effets.Les questions majeures de la mobilité interne vers des filiales d’Airbus moins touchées comme les hélicoptères et la Défense, ainsi que la formation, sont aussi au cœur des discussions.

Avant la crise du coronavirus, Airbus avait entre 75 et 80 % de charge industrielle sous-traitée. Le groupe serait en train de rééquilibrer ce chiffre en réintégrant des activités pour soutenir l’emploi, selon Jean-François Knepper. « L’idée est de faire les choses intelligemment, hors de question de rapatrier de la charge à l’intérieur d’Airbus pour tuer les sous-traitants », précise-t-il toutefois. Autre revendication : flécher les aides de l’Etat pour la recherche et l’innovation afin qu’elles servent réellement à créer de l’emploi en France.

 

Source : LA DEPECHE